
Une consommation énergétique en forte hausse
Selon l’Ademe, le numérique pesait 4,4 % des émissions de CO₂ en France en 2022.
Mais ces chiffres ne prennent pas encore en compte l’essor fulgurant de l’IA générative (GenAI), qui nécessite une puissance de calcul massive.
Les grands acteurs technologiques investissent des sommes colossales pour renforcer leurs infrastructures.
Aux États-Unis, Meta prévoit 65 milliards de dollars pour agrandir ses data centers, tandis que l’administration Trump pousse un projet à 500 milliards de dollars pour l’IA (le projet Stargate).
La France suit cette tendance, avec l’annonce imminente de nouveaux centres de données par le président Macron lors du Sommet pour l’IA des 10 et 11 février.
Le problème ? Cette course à la puissance se fait au détriment de l’environnement.
La consommation électrique des data centers a déjà bondi de 30 % chez certains acteurs comme Meta en 2023, et pourrait continuer d’augmenter de 75 % d’ici 2026, selon l’Agence Internationale de l’Énergie.
Un impact environnemental massif
Les data centers consomment 2 % de l’électricité mondiale et pourraient représenter 6 % de la consommation en France d’ici 2050. Outre leur dépendance aux énergies fossiles, ils nécessitent aussi d’importantes quantités d’eau pour refroidir leurs serveurs.
Leur impact ne s’arrête pas là. La fabrication des équipements informatiques demande des métaux rares, dont l’extraction est polluante. Enfin, la gestion de la fin de vie des serveurs pose également problème, avec un fort besoin de recyclage et de réemploi.
Face à cette situation, les experts alertent : sans mesures drastiques, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler d’ici 2050.
PS : pour consulter la liste des hébergeurs les plus écologiques, n’hésitez pas à consulter notre article dédié.
Des pistes pour limiter l’impact des data centers
Pour réduire l’empreinte des centres de données, plusieurs solutions sont envisagées :
- Passer aux énergies renouvelables : certains acteurs, comme OVHcloud, visent le 100 % d’énergies propres d’ici 2025 (déjà 92 % atteints). Infomaniak et son tout nouveau datacenter est également sur la bonne voie. De son côté, Equinix a déjà atteint cet objectif en Europe.
- Optimiser le refroidissement : ce poste représente 40 % de la consommation d’un data center. Le recours à des techniques plus économes, comme le refroidissement liquide, est une piste prometteuse.
- Revaloriser la chaleur produite : à Saint-Denis, la chaleur des serveurs d’Equinix est récupérée pour chauffer 1 600 logements et une piscine olympique.
- Promouvoir l’IA frugale et le techno-discernement : limiter les usages inutiles de l’IA permettrait de freiner l’explosion de la consommation énergétique. Certains experts, comme Fabrice Bonnifet, appellent à une régulation collective pour un usage plus raisonné.
Vers un numérique plus responsable ?
L’expansion des data centers est inévitable, mais leur impact environnemental ne doit pas être négligé.
Si certaines entreprises prennent des initiatives, les pouvoirs publics et les grands acteurs du numérique doivent accélérer la transition vers un modèle plus durable.
Entre IA générative, explosion des données et urgences climatiques, l’équation est complexe. La sobriété numérique sera-t-elle la clé pour éviter une catastrophe environnementale ?

Principalement passionné par les nouvelles technologies, l’IA, la cybersécurité, je suis un professionnel de nature discrète qui n’aime pas trop les réseaux sociaux (je n’ai pas de comptes publics). Rédacteur indépendant pour LEPTIDIGITAL, j’interviens en priorité sur des sujets d’actualité mais aussi sur des articles de fond. Pour me contacter : [email protected]