L’Europe veut une IA ouverte et régulée, mais les USA et la Chine veulent garder l’avantage. Décryptage de ce qu’il s’est passé.
L’Europe veut une IA ouverte et régulée, mais les USA et la Chine veulent garder l’avantage. Décryptage de ce qu’il s’est passé.
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L’un des principaux résultats du sommet est l’adoption par 60 pays d’un “cadre de confiance” destiné à encadrer l’IA. L’objectif : éviter la concentration du marché et garantir un accès équitable à cette technologie.
Pourtant, les États-Unis et le Royaume-Uni ont refusé de signer ce texte pourtant non contraignant.
Le vice-président américain J.D. Vance a réaffirmé la priorité donnée aux intérêts nationaux : “Les États-Unis sont les leaders de l’IA et doivent le rester”. Londres partage cette position et préfère une approche nationale plutôt que multilatérale.
Face à cette posture, l’Union européenne tente d’imposer une troisième voie. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a défendu l’idée que l’Europe n’est pas en retard dans la course à l’IA, mais qu’elle mise sur un développement régulé et équilibré.
Le sommet a été l’occasion pour plusieurs blocs économiques d’afficher leurs ambitions. L’UE a annoncé un investissement massif de 200 milliards d’euros, combinant 50 milliards d’investissements publics et 150 milliards de financements privés via l’alliance “EU AI Champions Initiative”.
L’objectif ? Créer une IA fiable tout en allégeant le cadre réglementaire pour favoriser l’innovation.
La France, de son côté, veut s’imposer comme un acteur majeur. Emmanuel Macron a mis en avant les atouts français, notamment avec Mistral AI, et a confirmé un investissement de 109 milliards d’euros, soutenu par des fonds émiratis et canadiens. Un montant qui reste cinq fois inférieur aux 500 milliards du projet Stargate porté par Donald Trump, mais qui est proportionnel au nombre d’habitants.
L’IA est désormais un sujet stratégique majeur entre grandes puissances.
La Chine défend une approche open-source et rejette toute tentative de restriction.
De son côté, l’Inde s’impose comme un acteur clé en co-organisant le sommet avec la France et en accueillant la prochaine édition.
Le Premier ministre Narendra Modi souhaite mettre en avant les besoins du Sud, pour éviter une fracture entre pays développés et en développement.
Sur le terrain national, la question de l’accès équitable à l’IA reste un défi. La fracture numérique entre les générations et entre zones rurales et urbaines inquiète, d’où l’idée de créer un “observatoire social” pour suivre les impacts de la technologie.
Emmanuel Macron a insisté sur un point clé : la confiance. “Si nous cassons cette confiance, l’intelligence artificielle divisera le monde”, a-t-il averti. Plusieurs actions ont été mises en avant pour garantir cette confiance :
Dans cette optique, le sommet a vu la naissance de plusieurs initiatives comme “Current AI”, un partenariat public-privé financé par neuf pays et des entreprises comme Google. Objectif : créer des bases de données sécurisées et en open-source.
Autre annonce notable : la création d’un observatoire de l’impact énergétique de l’IA, sous la gouverne de l’Agence internationale de l’énergie. Une manière de répondre aux inquiétudes sur l’empreinte écologique des infrastructures IA.
Le Sommet de l’IA 2025 a montré que cette technologie est plus qu’un simple enjeu économique : c’est un sujet politique, éthique et sociétal. Entre rivalités géopolitiques, investissements records et préoccupations éthiques, l’équilibre entre innovation et régulation reste fragile.
La prochaine édition en Inde devra répondre à une question clé : peut-on garantir un développement équitable de l’IA tout en respectant la souveraineté des nations ? Les débats restent ouverts.
Anciennement E-Store Manager et Social Media Manager en agence et chez l’annonceur, je m’intéresse principalement aux sujets liés au Community Management, au Social Media Advertising et au E-commerce au sens large. Je suis aussi toujours à l’affût des dernières tendances webmarketing et couvre ces sujets pour LEPTIDIGITAL. Pour me contacter : [email protected]