D’une part, l’IA pose des défis écologiques réels, de par son appétit énergétique lors de l’entraînement des grands modèles. Mais d’autre part, elle recèle un fort potentiel pour aider à répondre à l’urgence climatique, si elle est développée de manière responsable.
L’empreinte carbone de l’IA : un défi à relever
Si l’IA peut paraître immatérielle, elle a bel et bien un impact environnemental concret. En effet, l’entraînement des modèles de deep learning les plus avancés nécessite d’énormes ressources de calcul. Leurs besoins en énergie et leur empreinte carbone associée sont très élevés.
@ Facteurs critiques déterminant l’empreinte des émissions de l’IA
À titre d’exemple, selon une étude du MIT, entraîner le modèle de langage GPT-3 a généré l’équivalent de 125 allers-retours en avion entre New York et Pékin en termes d’émissions de CO2.
Il convient cependant de nuancer ce constat. Toutes les applications de l’IA ne sont pas aussi énergivores. L’IA embarquée dans des objets connectés ou capteurs consomme bien moins. De plus, l’inférence des modèles entraînés est bien moins gourmande que leur entraînement.
Reste que l’impact carbone de la phase d’apprentissage pose question, au regard de l’empreinte d’autres secteurs comme l’aviation ou l’automobile. C’est un défi que les acteurs de l’IA se doivent de relever, en travaillant à des algorithmes et un hardware plus efficient.
Le potentiel de l’IA face au défi climatique
Si l’IA constitue un défi écologique, elle pourrait aussi être une alliée précieuse contre le changement climatique. Ses capacités en termes d’analyse de données et d’optimisation laissent entrevoir des applications prometteuses.
@Applications clés de l’IA pour accélérer les progrès climatiques
On estime ainsi que l’IA pourrait contribuer à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 5 à 10% d’ici 2030. Les domaines d’application sont multiples : agriculture de précision, transports optimisés, prédiction météorologique, gestion de l’énergie, etc.
L’IA peut également aider à la fois :
- À atténuer le changement climatique, par des politiques bas-carbone plus efficaces,
- Et à s’y adapter, en anticipant mieux les risques.
Son adoption croissante dans les énergies renouvelables ou la résilience climatique est encourageante.
Toutefois, pour concrétiser ce potentiel, les gouvernements ont un rôle clé à jouer. Ils doivent orienter l’IA vers un développement durable, par des politiques ambitieuses équilibrant avantages technologiques et réduction de l’empreinte carbone.
Plus précisément, les autorités publiques peuvent agir à différents niveaux :
- Législation et régulation de l’IA : édiction de règles pour promouvoir la transparence des algorithmes, limiter les biais, et favoriser des modèles économes en énergie.
- Investissements publics : financements de la recherche en IA responsable et durable, aides à l’adoption d’IA frugale par les entreprises.
- Politiques incitatives : taxation du carbone pour les centres de données IA, bonus pour les organisations utilisant de l’IA bas-carbone.
- Exemplarité de l’État : déploiement d’IA éthique et écologique dans les services publics, publication des impacts carbone.
- Sensibilisation et éducation : pour informer les citoyens et formations aux enjeux d’une IA durable.
- Coopération internationale : coordination entre États pour une régulation et des standards communs de l’IA face au défi global du climat.
Ainsi, par une approche multilatérale, les autorités publiques peuvent créer un écosystème propice pour une IA à la fois éthique, inclusive et respectueuse de l’environnement.
L’intelligence artificielle : instrument inestimable pour lutter contre le changement climatique (COP28)
Lors de la COP28, l’ONU a d’ailleurs lancé un défi d’innovation pour promouvoir des solutions d’IA au service de l’action climatique dans les pays en développement. Cet événement s’inscrivait dans l’initiative #AI4ClimateAction visant à exploiter l’IA pour intensifier les solutions climatiques.
« Il est de plus en plus évident que l’intelligence artificielle peut s’avérer un instrument précieux dans la lutte contre le changement climatique. Bien que nous soyons conscients des défis et des risques associés à l’intelligence artificielle, le Grand défi de l’innovation constitue une avancée prometteuse dans l’exploitation du pouvoir de l’intelligence artificielle et l’autonomisation des innovateurs dans les pays en développement »
Simon Stiell – ONU
a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU pour le changement climatique.
Des représentants gouvernementaux du monde entier avaient insisté sur l’importance d’intégrer l’IA aux politiques nationales sur le climat et d’adapter les outils aux populations vulnérables.
Au regard de tout ce qui précède, l’impact de l’IA sur le climat reste alarmant. Pour donc décomplexer cette relation il faudra faire de l’IA une technologie bénéfique face à l’urgence climatique. L’innovation technologique pour une IA plus verte et une régulation adaptée seront cruciales. Si développée de manière responsable, l’IA pourrait devenir un atout de poids dans la lutte contre le dérèglement du climat.
Avant de se quitter…
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Principalement passionné par les nouvelles technologies, l’IA, la cybersécurité, je suis un professionnel de nature discrète qui n’aime pas trop les réseaux sociaux (je n’ai pas de comptes publics). Rédacteur indépendant pour LEPTIDIGITAL, j’interviens en priorité sur des sujets d’actualité mais aussi sur des articles de fond. Pour me contacter : [email protected]