L’IA menace les emplois en col blanc : quelles conséquences pour les travailleurs et les entreprises ?
L’IA menace les emplois en col blanc : quelles conséquences pour les travailleurs et les entreprises ?
Cette étude fait écho à un précédent rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui dressait également une liste des professions menacées par l’essor de l’IA. Face à ces résultats, la question se pose : les développeurs humains sont-ils voués à disparaître au profit des machines ?
Dans un contexte de forte croissance économique et technologique, l’automatisation et l’intelligence artificielle bouleversent déjà de nombreux secteurs.
Selon l’enquête de The Burning Glass Institute, les métiers en col blanc ne seront pas épargnés par cette évolution rapide. Ce sont principalement les emplois manuels et ouvriers qui ont été automatisés avec l’émergence de l’IA et des algorithmes toujours plus performants. Plusieurs professions qualifiées voient leur pérennité remise en question.
Une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT) estime que près de 21 millions d’emplois occupés par des femmes et 9 millions par des hommes pourraient être remplacés par l’IA.
L’enquête pointe du doigt le secteur du développement de logiciels comme étant l’un des domaines potentiellement les plus impactés par l’IA. Les experts prédisent qu’à l’avenir, les machines pourraient être en mesure de créer et d’améliorer elles-mêmes des programmes informatiques, rendant par conséquent le travail des développeurs humains moins essentiel.
Ce phénomène ne concerne pas uniquement les programmeurs : on pense également que les chefs de projet, product owners, architectes de solutions et autres professionnels du secteur seront également concernés.
Toute la chaîne de production logicielle pourrait être bouleversée par l’émergence de cette nouvelle génération d’intelligences artificielles capables de concevoir, tester et déployer des applications sans assistance humaine.
La startup Magic AI a levé 117 millions de dollars pour développer un système d’IA destiné à automatiser le développement de logiciels. Magic AI se concentre sur le développement d’un ingénieur logiciel IA pour des tâches de codage complexes, avec pour vision la création de systèmes d’IA générale alignés sur les valeurs humaines.
Face à ces perspectives inquiétantes, plusieurs questions se posent : comment les acteurs du marché réagiront-ils face à l’automatisation croissante de leur secteur ? Les développeurs humains sont-ils voués à disparaître au profit des machines, ou trouveront-ils de nouveaux moyens de coexister avec elles ? Et quel sera l’impact de ces évolutions sur les formations et les compétences requises pour exercer dans ce domaine ?
Pour certains experts, la réponse à ces problématiques réside dans la montée en compétences des travailleurs.Il est probable que les emplois automatisés de demain nécessiteront des compétences différentes, transversales et plus complexes, auxquelles l’IA pourra difficilement rivaliser.
Il apparaît essentiel de mettre en place des dispositifs de formation et de reconversion professionnelle adaptés afin de permettre aux travailleurs concernés d’évoluer parallèlement avec les progrès technologiques.
Cette approche nécessite cependant une volonté politique forte ainsi qu’une collaboration étroite entre tous les acteurs du secteur (entreprises, institutions, formations) pour mettre en œuvre ces solutions.
Plutôt que d’imaginer un futur où les machines remplaceront systématiquement les emplois humains, il est aussi possible de concevoir une synergie entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine.
Une étude de l’université de Princeton montre que les modèles de langage de grande taille (LLM), tels que Claude 2 d’Anthropic et GPT-4 d’OpenAI, ont du mal à résoudre les problèmes d’ingénierie logicielle, avec seulement 4,8 % et 1,7 % de réussite respectivement.
La créativité, l’empathie et la prise de décisions complexes sont autant de compétences dans lesquelles l’homme reste intrinsèquement plus performant que l’IA.
Plutôt que de voir l’automatisation comme une menace, elle pourrait être perçue comme une opportunité : celle de décharger les professionnels de certaines tâches répétitives ou intellectuellement moins stimulantes pour leur permettre de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée, et finalement renforcer le modèle économique et la compétitivité du secteur.
Linus Torvalds, informaticien américano-finlandais, exprime des réserves quant au battage médiatique autour de l’IA, la considérant comme un outil au stade actuel de son évolution, mais suggère son utilisation dans la révision de code pour obtenir du code fiable en un temps réduit.
Avant de se quitter…
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À l’heure actuelle, je me consacre au journalisme avec une spécialisation en cybersécurité, intelligence artificielle et culture internet, tout en nourrissant un vif intérêt pour les domaines relatifs aux sciences humaines. Mon objectif principal est d’éclaircir et rendre accessible des sujets fréquemment perçus comme obscures ou complexes. Pour me contacter : [email protected]